Yves GILBERT
Université de Perpignan - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 9h00
L'intervention sociale : des discours incapacitants aux paradigmes et pratiques de la transformation.
Depuis la fin du XIX° siècle et au cours du XX° siècle, les sciences humaines et sociales en général et la sociologie en particulier ont proposé globalement deux formes de lectures du monde social : une forme regroupant positivisme, évolutionnisme et fonctionnalisme, qu’on pourrait qualifier d’acritique et une forme regroupant déterminismes, structuralismes, dénonciation des dominations, que l’on pourrait qualifier de critique, voire, dans certains cas, d’hypercritique ou même de cynique. On voit, par exemple, comment Michel Wieviorka parle de cette dernière tendance. Cette deuxième forme a été largement dominante, en tout cas en France, dans la seconde moitié du XX° siècle, la sociologie critique étant illustrée tout particulièrement par le courant bourdieusien (bourdivin, disait Edgar Morin) et la sociologie hypercritique, par quelqu’un comme Jean Baudrillard. Après avoir rappelé les traits les plus saillants de ces deux dernières formes de pensée et d’interprétation du social, ayant en commun une quasi obsession pour la question de la domination et la négation de toute possibilité de mouvement ou de dynamiques sociales construits à partir d’acteurs et de collectifs, la communication s’interrogera plus particulièrement sur le succès de ces formes, non seulement auprès des sociologues, mais aussi auprès d’un public beaucoup plus large, comportant en particulier de nombreux travailleurs sociaux. Sans contester l’utilité de tels regards, la communication s’interrogera sur la capacité de séduction de ces discours auprès d’individus pourtant engagés dans de processus de transformation sociale (militants, professionnels de la prise en charge, étudiants) ou, tout simplement confrontés à des difficultés d’être ou d’agir. On se demandera si ces théories n’ont pas joué le rôle de prophéties autoréalisatrices et si la séduction victimaire et l’hypothèse, subséquente, de la montée des individualismes ne l’ont pas emporté pour beaucoup sur la posture plus complexe qu’exprimait Gramsci, suggérant de mettre en tension le pessimisme de l’intelligence et l’optimisme de la volonté.
Université de Perpignan - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 9h00
L'intervention sociale : des discours incapacitants aux paradigmes et pratiques de la transformation.
Depuis la fin du XIX° siècle et au cours du XX° siècle, les sciences humaines et sociales en général et la sociologie en particulier ont proposé globalement deux formes de lectures du monde social : une forme regroupant positivisme, évolutionnisme et fonctionnalisme, qu’on pourrait qualifier d’acritique et une forme regroupant déterminismes, structuralismes, dénonciation des dominations, que l’on pourrait qualifier de critique, voire, dans certains cas, d’hypercritique ou même de cynique. On voit, par exemple, comment Michel Wieviorka parle de cette dernière tendance. Cette deuxième forme a été largement dominante, en tout cas en France, dans la seconde moitié du XX° siècle, la sociologie critique étant illustrée tout particulièrement par le courant bourdieusien (bourdivin, disait Edgar Morin) et la sociologie hypercritique, par quelqu’un comme Jean Baudrillard. Après avoir rappelé les traits les plus saillants de ces deux dernières formes de pensée et d’interprétation du social, ayant en commun une quasi obsession pour la question de la domination et la négation de toute possibilité de mouvement ou de dynamiques sociales construits à partir d’acteurs et de collectifs, la communication s’interrogera plus particulièrement sur le succès de ces formes, non seulement auprès des sociologues, mais aussi auprès d’un public beaucoup plus large, comportant en particulier de nombreux travailleurs sociaux. Sans contester l’utilité de tels regards, la communication s’interrogera sur la capacité de séduction de ces discours auprès d’individus pourtant engagés dans de processus de transformation sociale (militants, professionnels de la prise en charge, étudiants) ou, tout simplement confrontés à des difficultés d’être ou d’agir. On se demandera si ces théories n’ont pas joué le rôle de prophéties autoréalisatrices et si la séduction victimaire et l’hypothèse, subséquente, de la montée des individualismes ne l’ont pas emporté pour beaucoup sur la posture plus complexe qu’exprimait Gramsci, suggérant de mettre en tension le pessimisme de l’intelligence et l’optimisme de la volonté.
Jean-Yves BOULLET
ADEPEP 66 - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 9h20
Est-ce que la transformation du « contrat social épistémologique » pourrait permettre de sortir des discours incapacitants ?
Ces dernières décennies sont marquées indiscutablement et notamment en France par des transformations majeures de ce que J.-L Le Moigne* appelle le « contrat social épistémologique ». Là où l’Etat providence semblait avoir réussi, en développant des politiques volontaristes d’inclusion sociale, on observe aujourd’hui, sous l’effet conjugué d’une réduction généralisée des ressources et d’une perte de capacité de mobilisation des grandes institutions, une situation que l’on peut qualifier de crise de l’intégration sociale avec notamment des effets sur la capacité d’agir et d’innover des travailleurs sociaux et de leur organisation. Incontestablement, on peut dire que ce double effet relève d’une certaine crise économique, mais aussi et de manière plus insidieuse, des effets sclérosants d’une certaine « culture scientifique » et de ses déclinaisons dans le champ social. Notre hypothèse se portera sur l’épistémologie des sciences humaines et sociales qui sous-tend l’organisation des politiques publiques sociales et médico-sociales. Nous pouvons considérer que cette épistémologie positiviste et cartésienne, caractéristique en France de la pensée dominante et généralement de sa critique, constitue par effet de système un blocage ne permettant ni son renouvellement, ni de nouvelles possibilités d’action. Cette situation, dont l’isomorphisme épistémologique développe principalement la logique disjonctive tend à replier les débats sur eux-mêmes. Notre lecture de cette situation sera influencée par une réflexion épistémique qui trouve ses fondements dans les traditions de Kant et de l’école de Francfort, notamment Adorno et Habermas, mais aussi dans les propositions de E. Morin. En effet, on peut considérer ce débat comme un champ de bataille, dont pour le moment le positivisme en France, est sorti vainqueur. Mais l’on peut aussi craindre que cette victoire soit une victoire à la Pyrrhus. Faut-il attendre ou chercher d’autres voies pour redonner du sens et de l’adhérence sociale à l’action ?
*JL Le Moigne : les Epistémologies constructivistes QSJ –PUF ; 1995
Mélanie BOURQUE & Josée GRENIER
Université du Québec en Outaouais
Mercredi 1er juillet - 9h40
La transformation du système de santé québécois : vers une standardisation de l’intervention sociale ?
En réponse à la crise des finances publiques, les décideurs ont entrepris à partir des années 1980 des réformes introduisant la nouvelle gestion publique (NGP). Au Québec, comme ailleurs, la transformation de l’administration publique s’est effectuée de manière incrémentale et a culminé lors du premier mandat du gouvernement Charest en 2003. L’application de la Loi sur l’administration publique de 2000 pousse alors les organisations publiques à se conformer aux principes de la NGP en orientant l’ensemble de la gestion sur la compilation de données quantitatives (Bentayeb et Goyette, 2013). Le système de santé et des services sociaux (SSSS) n’a pas échappé à cette vague. Bien que la gestion par résultats et la reddition de compte aient été appliquées depuis 1992, c’est l’année 2003 qui marque le passage à cette nouvelle forme de gestion. Les changements structurels et organisationnels engendrés par la Loi C-21 (projet de loi 25) ont principalement appliqué la centralisation de la gestion des finances ainsi que l’application de la gestion par résultats et la reddition de comptes. Les chercheurs concluent que la création des Agences et des Centres de santé et de services sociaux a changé l'organisation des services, la gestion et le partage des responsabilités entre les différents acteurs du champ socio-sanitaire (Bourque, 2014; Bellot et al., 2013; Bolduc 2014; Rouillard et Bourque, 2011; Denis, 2001; Noreau, 2008; Larivière, 2007). À cet effet, plusieurs recherches sur l’implantation de la NGP dans le SSSS montrent que les pratiques locales sont soumises à l’uniformisation fondée sur des pratiques rationalisées. Ainsi, plutôt que de permettre le développement local des pratiques cliniques, la mise en œuvre de réformes introduisant de manière marquée les instruments de la NGP couplée à l’application des « meilleures pratiques » (Bourque, 2014; Couturier et al., 2013), a plutôt resserré l’étau et standardisé les pratiques cliniques au sein du réseau. La teinte locale serait donc diluée à la faveur des principes d’efficience, d’optimisation et de reddition de comptes qui place les établissements en concurrence. Cette communication tentera de répondre aux questions suivantes : Si la standardisation des pratiques est bel et bien une réalité, quelle marge de manœuvre possèdent encore les travailleurs sociaux qui œuvrent au sein de ce réseau? Quels sont les impacts des éventuelles évolutions de ces marges de manœuvres ? L’absence d’une telle marge de manœuvre pourrait-elle avoir des impacts négatifs ?
Alain BRIOLE & Sophia BELGHITI-MAHUT
Université Montpellier 3 - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 10h40
Les entreprises et la question sociale.
S'attachant à identifier les mécanismes de la précarité dans la décennie précédente, Serge Paugam (2007) constatait : « Le compromis de l’après-guerre qui avait permis de faire reculer l’assistance et de concilier efficacité économique solidarité sociale a été en quelque sorte ébranlé par la « nouvelle question sociale ». Le chômage, mais aussi l’instabilité des emplois et l’intensification du travail ont remis en question les équilibres antérieurs […] La protection sociale est devenue très inégale selon les salariés. ». Au de-là de la vulnérabilité, cette problématique décline d’une certaine façon celle de la question sociale et de nouvelles formes de son traitement. Il ne s’agit plus ici de traiter les populations vulnérables mais les facteurs supposés les produire, à l’œuvre dans l’ensemble des activités ordinaires, techniques, sociales et économiques. Cette orientation amène à mettre au premier plan les entreprises, comme acteurs d'une part et d'autre part comme espace de déploiement de dispositifs sociaux. Les problèmes sociétaux s'inscrivent très naturellement au cœur des enjeux qui caractérisent depuis bientôt deux décennies les relations sociales et les négociations autour de la vie au travail (et qui se condensent dans la directive - cadre européenne de 1989, sans doute encore peu identifiée, malgré sa portée). À travers leur fonction RH, au nom de la Responsabilité Sociale des Entreprises notamment, les entreprises investissent depuis plus de dix ans le champ de la question sociale, déployant des stratégies, des politiques, des dispositifs qui excèdent largement le domaine de la gestion des relations d’emplois. La Gestion de la Diversité est emblématique de ce mouvement. Elle intègre, en effet, la plupart des problèmes sociaux que génèrent les nouvelles formes de travail et d'emplois, et surtout, elle propose de nouvelles formes pour leur traitement. Par-là, elles contribuent évidement à la constitution de nouvelles normes, encore peu identifiées. Pourtant, les espaces et les acteurs parmi les plus impliqués dans cette nouvelle dynamique, les entreprises, pourtant évoquées, si elles sont bien identifiées comme l'espace de production de nouvelles formes d'emploi et de relations au travail, restent curieusement absents du champ de l’analyse du traitement de leurs effets. Cette communication vise à identifier les pistes d'analyse de cette dimension particulière des transformations sociales.
Anne-Marie ALCOLÉA BURETH
Université de Perpignan - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 11h00
Pour une vision élargie et dynamique de la gouvernance des entreprises sociales et solidaires.
L'acte d'entreprendre dans la théorie classique économique apparaît comme une action purement individuelle. Pourtant en France depuis près de deux siècles, l'entrepreneuriat collectif contribue à une création annuelle de plus en plus importante de richesses (biens et services, emplois et capital social). Bien que durant cette dernière décennie, les entreprises sociales et solidaires fassent l’objet d’une reconnaissance accrue par la puissance publique (Europe, politiques publiques territoriales, Loi sur l’économie sociale et solidaire du 31 juillet 2014), elles connaissent dans le même temps des difficultés majeures de gouvernance générant une certaine défiance en direction d’un modèle entrepreneurial qui aurait ainsi perdu ce « supplément d’âme ». Ces difficultés sont liées à des facteurs externes (pression du marché, des pouvoirs publics et des usagers), mais aussi à des facteurs internes (approches restrictive, cloisonnée, hiérarchique et prescriptive de la gouvernance démocratique). Cette approche de la gouvernance engendre une sous-utilisation du capital social et pose deux séries de problèmes : remise en cause des avantages économiques comparatifs de ces entreprises mais aussi remise en cause des fondements même de leurs spécificités. Nous souhaiterions montrer dans cet article que l ’élargissement des parties prenantes pourrait constituer l’une des pièces maîtresses du renouvellement des modalités du compromis managérial comme expression de l’équilibre de l’identité des entreprises sociales et solidaires. L’enjeu pour ces entreprises serait donc de combiner, dans des univers fortement concurrentiels, des compétences techniques élargies. En nous appuyant sur les nouvelles organisations territoriales développées en France dans le champ de l’économie sociale et solidaire et sur la littérature scientifique en science économique, en science de gestion et en sociologie d’intervention sociale, nous voudrions montrer que la gouvernance élargie induit un double apprentissage pour les entreprises sociales et solidaires en direction du territoire (gouvernance territoriale), et de l’entreprise (gouvernance interne). Plus précisément, dans un premier temps, nous nous proposons de montrer que la gouvernance territoriale en s’appuyant sur une approche stakeholders et de réduction de la dépendance, a pour fonction de créer un espace d’adaptation inter-individuelle producteur de capital social comme bien privé et comme bien public accroissant ainsi l’efficacité sociale des entreprises sociales et solidaires. Dans un deuxième temps, en nous appuyant sur les travaux des sociologues d’intervention (Y. Gilbert ; B. Baldelli ; G. Herros), de l’économiste F. Perroux et des économistes des conventions, nous souhaiterions montrer que ces modèles de gouvernance interne élargie (approches stakeholders et stewardship) nécessitent pour les entreprises sociales et solidaires de travailler les compétences cognitives et éthiques individuelles dans un espace collectif réflexif. Et enfin, dans un troisième temps, nous nous proposons de montrer que sur le plan méthodologique, les gouvernances multipartites interne et externe s’effectuent par étapes en fonction de la capacité des acteurs à concevoir un diagnostic commun et à produire des normes sociales.
Romain MANDINE & Yves BARBE
Association Joseph Sauvy - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 11h20
Coopérative Intérimaire : comment organiser la mobilité pour qu'elle ne soit pas uniquement précarité ?
Dans le cadre de cette communication, nous souhaitons rendre compte de la mobilisation de la pensée complexe comme élément nodal de la création dans le département des P.O d'une coopérative d'emploi intérimaire dans le secteur médicosocial. En effet, pour répondre à la nécessité de continuité de service dans les établissements médicosociaux du département en dépit des problématiques RH liées au remplacement des personnes titulaires absentes, des éléments de réflexion ont émergé visant à créer une forme de coopérative d’emploi, portée par une logique encore entrepreunariale. L’appel contemporain à un renouvellement de notre intelligence créatrice tient sans doute pour une très large part à la prise de conscience du caractère éco-systémique de toutes les initiatives humaines collectives quel que soit leur contexte, toujours à la fois local et global. Toute organisation se développe ainsi dans la dialogique permanente de deux irréductibles complexités : celle des capacités cognitives et décisionnelles des acteurs initialisant intentionnellement l’action dont ils se veulent responsables, et celles des innombrables inter-rétroactions et récursions en jeu dans les milieux dans lesquels l’action se propage irréversiblement semblant échapper à ses acteurs. Il s’agit d’analyser les usages sociaux diversifiés de l'intérim, avec les objectifs suivants : mettre au jour les rapports au travail et à l'emploi des intérimaires, la façon dont ils parviennent ou non à gérer l'incertitude inhérente à la relation d'emploi intérimaire, à se construire une identité professionnelle et une identité sociale, enfin le type de relations qu'ils construisent avec leur agence. Ce sera aussi l'occasion de renverser la représentation communément admise de l'intérim comme statut d'emploi intrinsèquement précaire, en mettant en évidence une figure paradoxale, celle du " professionnel " de l'intérim qui développe un usage stratégique de ce statut d'emploi. Nous considèrerons l'intérim comme un bon analyseur des questions posées aujourd'hui par le développement des mobilités sur le marché du travail : comment organiser la mobilité pour qu'elle ne soit pas uniquement précarité ?
Marie-Laure DE GUARDIA & Christine BONNEIL
Institut Départemental de l'Enfance et de l’adolescence (IDEA 66) - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 11h40
Penser la transversalité au service de la personne accompagnée, retour de l'expérience menée par l'Institut Départemental de l'Enfance et de l’adolescence.
L'IDEA, établissement public social, service du Conseil général des Pyrénées-Orientales, relevant de la protection de l'enfance, s'est clairement engagé dans un nouveau processus de structuration interne centré sur la réorganisation et le décloisonnement des services d'hébergement et la création de services transversaux avec pour principaux objectifs : une plus grande adaptation des accompagnements aux besoins, aux stades de développement et aux évolutions de chaque individu, une co-construction pluridisciplinaire du projet avec la personne. Ce processus de restructuration interne renverse la réflexion relative aux liens entre l'organisation et l'usager : Jusqu'à présent, l'Institution s'était organisée sur un mode unique, basé sur l'existence d'unités de vie cloisonnées accueillant les usagers et leur proposant une prise en charge assurée par une équipe de professionnels. Dans ce schéma, l'usager n'a qu'un seul interlocuteur et ne dispose que de l'unité comme lieu d'expression ou de socialisation. De plus, il peut difficilement « agir » sur cet environnement qui préexiste dans son fonctionnement à son arrivée. Dans le schéma en expérimentation, la personne est accueillie par l'ensemble de l'Institution et bénéficie d'un lien avec plusieurs services décloisonnés, composés de professionnels de métiers différents. Elle a ainsi la possibilité de construire son parcours au sein de l'Institution dans différents espaces, de mieux personnaliser son projet d'accompagnement auprès de plusieurs acteurs avec lesquels elle tisse des liens spécifiques et pluriels. Elle apparaît aussi plus autonome d'autant que la source de la construction de son projet est un outil d'auto-évaluation de ses attentes, de ses besoins et de ses capacités connus de tous les professionnels de l’Institution. Cette nouvelle façon de présenter l'organisation renverse la place et la qualification de l'usager : il n'est plus celui dont l'Institution « fait usage ». Il est considéré comme un individu véritablement placé au centre de l'Institution auprès duquel les professionnels vont coordonner leurs prestations et leurs actions, dans une logique « au service de » et non plus « à la place de ». Bien entendu, cela bouleverse les rapports entre les personnes et la position d'égalité entre professionnels et personnes accueillies et cela doit donc être accompagné de façon progressive, en plusieurs étapes afin que chacun conserve une place reconnue et valorisée : - l'apprentissage par les professionnels du travail partagé et coordonné par la mise en place de liens de dépendance entre les services : de l'unité de vie « qui remplissait tous les rôles » (éducatif, soins, insertion, hébergement, substitut parental …) on est passé à des unités de vie recentrées sur le rôle d'hébergement, et le développement de services dits « transversaux » (accompagnement médico-psychologique, accompagnement familial à domicile, accueil de jour insertion, droits et participations des usagers) assurant les autres missions et rendant obligatoire cette coordination des services entre eux autour de l’enfant, - la mise en place d'un outil d'autoévaluation des besoins et des capacités des jeunes et la réalisation d'un projet individualisé pluri professionnel, - la construction de parcours internes au sein de l'Institution en fonction des principaux types de populations accueillies. Cela nécessite le développement d'un management de type « participatif » qui implique les professionnels et les personnes accueillies qui sont amenés à participer à la gouvernance de l’Institution. C'est cette expérience que nous souhaitons présenter : - en partant des constats faits ces dernières années, relatifs à l'évolution des populations accueillies et de leurs besoins et à l'évolution de l'environnement et des attentes des personnes en matière de management et de participation, - en montrant les étapes du processus de changement, - en indiquant les résultats obtenus pour les professionnels et les jeunes, - en questionnant les suites à venir.
Institut Départemental de l'Enfance et de l’adolescence (IDEA 66) - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 11h40
Penser la transversalité au service de la personne accompagnée, retour de l'expérience menée par l'Institut Départemental de l'Enfance et de l’adolescence.
L'IDEA, établissement public social, service du Conseil général des Pyrénées-Orientales, relevant de la protection de l'enfance, s'est clairement engagé dans un nouveau processus de structuration interne centré sur la réorganisation et le décloisonnement des services d'hébergement et la création de services transversaux avec pour principaux objectifs : une plus grande adaptation des accompagnements aux besoins, aux stades de développement et aux évolutions de chaque individu, une co-construction pluridisciplinaire du projet avec la personne. Ce processus de restructuration interne renverse la réflexion relative aux liens entre l'organisation et l'usager : Jusqu'à présent, l'Institution s'était organisée sur un mode unique, basé sur l'existence d'unités de vie cloisonnées accueillant les usagers et leur proposant une prise en charge assurée par une équipe de professionnels. Dans ce schéma, l'usager n'a qu'un seul interlocuteur et ne dispose que de l'unité comme lieu d'expression ou de socialisation. De plus, il peut difficilement « agir » sur cet environnement qui préexiste dans son fonctionnement à son arrivée. Dans le schéma en expérimentation, la personne est accueillie par l'ensemble de l'Institution et bénéficie d'un lien avec plusieurs services décloisonnés, composés de professionnels de métiers différents. Elle a ainsi la possibilité de construire son parcours au sein de l'Institution dans différents espaces, de mieux personnaliser son projet d'accompagnement auprès de plusieurs acteurs avec lesquels elle tisse des liens spécifiques et pluriels. Elle apparaît aussi plus autonome d'autant que la source de la construction de son projet est un outil d'auto-évaluation de ses attentes, de ses besoins et de ses capacités connus de tous les professionnels de l’Institution. Cette nouvelle façon de présenter l'organisation renverse la place et la qualification de l'usager : il n'est plus celui dont l'Institution « fait usage ». Il est considéré comme un individu véritablement placé au centre de l'Institution auprès duquel les professionnels vont coordonner leurs prestations et leurs actions, dans une logique « au service de » et non plus « à la place de ». Bien entendu, cela bouleverse les rapports entre les personnes et la position d'égalité entre professionnels et personnes accueillies et cela doit donc être accompagné de façon progressive, en plusieurs étapes afin que chacun conserve une place reconnue et valorisée : - l'apprentissage par les professionnels du travail partagé et coordonné par la mise en place de liens de dépendance entre les services : de l'unité de vie « qui remplissait tous les rôles » (éducatif, soins, insertion, hébergement, substitut parental …) on est passé à des unités de vie recentrées sur le rôle d'hébergement, et le développement de services dits « transversaux » (accompagnement médico-psychologique, accompagnement familial à domicile, accueil de jour insertion, droits et participations des usagers) assurant les autres missions et rendant obligatoire cette coordination des services entre eux autour de l’enfant, - la mise en place d'un outil d'autoévaluation des besoins et des capacités des jeunes et la réalisation d'un projet individualisé pluri professionnel, - la construction de parcours internes au sein de l'Institution en fonction des principaux types de populations accueillies. Cela nécessite le développement d'un management de type « participatif » qui implique les professionnels et les personnes accueillies qui sont amenés à participer à la gouvernance de l’Institution. C'est cette expérience que nous souhaitons présenter : - en partant des constats faits ces dernières années, relatifs à l'évolution des populations accueillies et de leurs besoins et à l'évolution de l'environnement et des attentes des personnes en matière de management et de participation, - en montrant les étapes du processus de changement, - en indiquant les résultats obtenus pour les professionnels et les jeunes, - en questionnant les suites à venir.
Laurent CRASTES
Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie, Université de Perpignan - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 14h00
Penser la réduction des risques en matière de dépendance à l’alcool dans le champ de la grande précarité.
Le concept de réduction des risques tel qu’il s’est développé dans le champ de la toxicomanie dans les années 1990 en France, au-delà de la seule question de la réduction des risques infectieux, a eu pour effet de changer le regard « expert » sur les usages et les usagers de drogues. Cela a nécessité un changement de paradigme dans la conception qu’avaient les soignants et les intervenants sociaux de leurs missions et une redéfinition du partenariat et du travail en réseau (via notamment la création des CARRUD - Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues-). Cependant, la réduction des risques n’a pas été « transposée » au risque alcool. Alors que la perspective d’arrêt des consommations d’alcool est illusoire dans les contextes de grande précarité, les sans-abris sont souvent confrontés à une proposition/injonction de sevrage, considérée comme un préalable nécessaire à toute amélioration de leur situation. Les « haut-seuil d’exigence » rencontrés dans les dispositifs d’accompagnement, favorisent l’exclusion du soin des sans-abris qui ne disposent pas des moyens nécessaires pour s’y inscrire. La transposition de la question de la réduction des risques au risque alcool ne va pas de soi. Elle nécessite en particulier de sortir des blocages liés au cloisonnement des pratiques, et se situe à l’articulation sensible du sanitaire et du social. Je prendrai en exemple la mise en place d’un programme de réduction des risques dans le champ de l’alcoologie mené à Perpignan, et destiné aux sans-abris. Il s’agit de montrer comment une initiative menée conjointement par un établissement de soin et une structure d’accompagnement social, témoigne des possibilités d'inventivité sur le terrain, de créativité dans l'organisation locale et dans les modèles de soins et d’accès aux soins.
Ousmane NDIAYE & Jean-Baptiste THIBERT
Association des Professionnels de Santé de l’Agly Rivesaltais - CORHIS
Mercredi 1er juillet - 14h20
La prise en charge des patients âgés à domicile : quelle coordination face à la complexité des cas, aux besoins multiples et à la progression de la demande.
Le maintien à domicile connait une certaine complexité relative à la coordination et l’organisation des soins, et à une transformation sociale liée aux besoins émergents des populations fragiles et dépendantes. Cette lecture complexe de l’image de ce secteur s’inscrit dans un contexte en forte mutation. En effet, l’évolution de l’espérance de vie et le respect du choix des usagers de rester à leur domicile mettent l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre une véritable politique d’accompagnement à domicile des personnes âgées. Comment s’est organisée la coordination du maintien à domicile des usagers dans le secteur de l’Agly ? Quels sont les acteurs impliqués ? Quelle place occupée par les aidants naturels et quel impact pour eux dans la prise en charge à domicile des personnes fragiles et dépendantes ? Autant d’interrogations auxquelles ce travail tentera d’apporter des éléments d’analyse sociologique. L’objet de ce travail est d’étudier, dans un premier temps, les facteurs relatifs à la complexité de la prise en charge à domicile. Ensuite, montrer la démarche de LIBAGLYR pour répondre à cette complexité. Elle consiste à proposer, face à cette mutation sociale, un modèle innovant de coordination et d’organisation des soins à domicile qui mobilise l’ensemble des professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social. Enfin, partager une réflexion sur une étude en cours dont l’objectif est d’évaluer la capacité des professionnels libéraux à se mobiliser et à s’organiser pour réduire les taux d’hospitalisation et pour améliorer l’accompagnement et la qualité des soins des patients atteints d’un évènement aigu de santé, bénéficiaires de l’APA. Cette démarche de proximité est destinée à économiser les énergies et augmenter l'efficience du parcours des patients et de leurs aidants.
Dominic FOISY & Nathalie ST-AMOUR
Université du Québec en Outaouais
Mercredi 1er juillet - 14h40
Les projets de revitalisation urbaine intégrée (RUI) comme stratégie innovante de lutte à la pauvreté : réflexions sur la pratique du travail social à partir de l’analyse du cas de la RUI du Vieux-Gatineau.
Émergeant de la rencontre entre les revendications de longues dates d’intervenants œuvrant en développement local, économique et communautaire et les transformations dans la manière de l’état québécois d’intervenir en matière de lutte à la pauvreté (voir la dernière Stratégie du gouvernement du Québec de Lutte à la pauvreté), les projets de revitalisation urbaine intégrée (RUI) misent sur la concertation et la mobilisation d’acteurs en provenance de différents secteurs d’une communauté locale (sociaux, économiques, politiques) afin qu’ils agissent sur la pauvreté considérée comme un problème multidimensionnel. Comme stratégie innovante de lutte à la pauvreté, l’approche de revitalisation urbaine intégrée (RUI) repose donc sur trois prémisses. Elle reconnaît que la pauvreté a une concentration territoriale (Favreau et Fréchette, 1995), que l’action concertée (multi-sectorielle, multi-partenariale) est nécessaire afin d’influencer simultanément un ensemble de facteurs qui ont un impact sur le phénomène de pauvreté : l’emploi, le lien social, le logement, etc. et enfin, que les citoyens et les communautés vivant en contexte de pauvreté doivent être impliqués dans la planification et la mise en œuvre d’actions structurantes pour réduire la pauvreté. Comme le rapporte St-Germain (2013), cette stratégie d’intervention locale de lutte à la pauvreté ne fait pas l’unanimité chez les auteurs qui s’y intéressent. Certains considèrent cette pratique comme un modèle de co-construction en émergence (Ulysse, Lesemann, 2007; Vaillancourt & Leclerc, 2008 dans St-Germain, 2013), alors que d’autres y voient plutôt une forme de gouvernance partagée et de partenariat institutionnalisé (Lévesque, 2007 dans St-Germain, 2013) d’autres encore considèrent les RUIS comme un mode de gouvernance participative sous forme de collaboration conflictuelle (Mendell, 2006 dans St-Germain 2013), d’autres finalement parlent plutôt d’institutionnalisation et de partenariat forcé témoignant d’une forme de contrôle social des acteurs de la société civile (Parazelli & al., 2003, Jetté & Goyette, 2010 dans St-Germain, 2013). Notre communication vise à considérer ces préoccupations en lien avec le terrain. Nous présenterons ainsi un ensemble de conclusions découlant d’une recherche-action que nous menons actuellement, avec notre collègue Sébastien Savard de l’Université d’Ottawa, avec des acteurs investis dans un projet de RUI dans un quartier urbain de la Ville de Gatineau. Notre réflexion portera sur les impacts de cette stratégie, la RUI, sur la pratique du travail social en considérant les trois angles d’analyse suivants : 1. À partir d’une analyse des réseaux complexes, nous explorerons comment le sens même de la pratique du travail social, dans le cadre d’un même projet, peut varier sous l’influence, notamment de la base d’intervention des professionnels. 2. En analysant le projet de RUI sous l’angle de la participation citoyenne, que devons-nous en retirer ? Les différents acteurs et professionnels (communautaire vs institutionnel ; organisateur communautaire vs agent de développement vs urbaniste, etc) impliqués dans la RUI ont-ils tous la même définition et les mêmes attentes face à la participation des citoyens et des communautés vivant sur le territoire ? La participation citoyenne se résume-t-elle à une simple stratégie de validation des analyses de professionnels ? Représente-t-elle un objectif ou un moyen ? 3. Enfin, nous proposons une analyse autour du concept de temporalité. Lamoureux (2004) concluait à l’importance du « temps long » lorsque l’on intervient avec des communautés vivant en situation d’exclusion et de pauvreté. Pourtant en ces temps où les stratégies de nouvelles gestion publique (NGP) amènent les institutions publiques à évaluer leur performance principalement en des termes quantitatifs, comment des projets émanant ces institutions peuvent-ils vraiment avoir des prétentions sérieuses de lutter contre la pauvreté ?
Judit FONT REDOLAT
Universitat de Girona
Mercredi 1er juillet - 15h40
Le travail communautaire et les mouvements sociaux : à la recherche de nouveaux partenariats.
Le travail communautaire comme type d'intervention en Travail Social a sa raison d'être et ses principaux apprentissages dans les mouvements sociaux et les processus d’organisation collective pour la transformation des contextes sociaux d’inégalité. Cette relation nécessaire entre les mouvements sociaux et le travail communautaire est actuellement peu existante, en particulier en raison de l'absence d'action communautaire et de la distance entre l'action professionnelle et l'organisation citoyenne. La résurgence des mouvements sociaux dans la défense des droits qui s'érodent (ceux qui liés à la protection sociale) partage le même espace que l'action des objectifs fondamentaux du Travail Social et expose les lacunes de la politique sociale actuelle. L'intervention sociale a toujours été traversée par son ambivalence constitutive entre action critique et de transformation, et action de contrôle social et de reproduction. Cette ambivalence est constitutive et constituante pour le Travail Social, enracinée dans le contexte de sa naissance. Il s'est perpétué comme un malaise fondamental: promouvoir la transformation sociale sans changer l'ordre, sans avoir les clés du changement (Alvarez-Uría, 1995). L'action individuelle et d'assistance fondée sur transfert de revenus a permis une certaine redistribution de la richesse et le contrôle du conflit dans le contexte des États-providence basé sur la centralité du travail (Bauman, 2003; Castel, 1994). Cependant, dans le contexte actuel de démantèlement et de transformation de l'État providence protecteur (Adelantado, 2013) et d’une diminution de la redistribution des ressources économiques, le regard est redirigé vers l'action communautaire: vers son potentiel ou ses occasions manquées. Dans ce cas, le manque de relation avec les mouvements sociaux et les processus de revendication collective peut faire pencher l’ambivalence du Travail Social du côté de la fonction de reproduction et de contrôle social. Pour cette raison, le présent document fait le pari d'un travail communautaire situé et positionné, en partenariat avec les acteurs et collectifs qui travaillent dans des contextes sociaux hors institutions.
Jean-Baptiste LECLERCQ & Marta BALLESTER FRAGO
Centre de santé et services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance , Montréal
Universitat de Barcelona
Mercredi 1er juillet - 16h00
Impacts des transformations de l’État social sur les pratiques d’organisation communautaire (Québec) et de travail communautaire (Catalogne).
En Catalogne, depuis 2008, on assiste à une régression de l’État social. Alors que les inégalités sociales s’accentuent, des mouvements sociaux et des initiatives privilégiant une approche collective des problèmes sociaux prennent le relai. Au Québec, la mise en place de restrictions budgétaires soulève des inquiétudes chez les organisateurs communautaires qui envisagent une mutation à venir dans leur contexte de travail. Tandis que les politiques sociales ont tendance à individualiser l’intervention sociale, l’organisation et le travail communautaires mettent en avant une approche collective des problèmes sociaux, d’où l’intérêt de regarder près ces pratiques dans le cadre d’un État social en pleine transformation. L’organisation communautaire est généralement considérée comme un ensemble de travaux théoriques et d’actions concrètes orientant des pratiques sociales dans de nombreux pays. Elle influence, de manière plus ou moins explicite, différentes pratiques d’intervention sociales, le recours à cette appellation variant selon les pays. Pour le Québec, nous aborderons plus spécifiquement les pratiques d’organisation communautaire développées dans les centres de santé et de services sociaux (CSSS) du réseau public. Bien que l’organisation communautaire, telle que nous la connaissons au Québec, n’ait pas d’équivalent en Catalogne, elle peut s’apparenter au travail communautaire qui se veut un référent méthodologique de l’intervention sociale, un processus organisationnel visant le développement social et une pratique organisationnelle impliquant la population. Quels sont les impacts des transformations de l’État social sur les pratiques d’organisation/de travail communautaire ? Comment des initiatives, institutionnelles ou issues des mouvements sociaux, développant une approche collective des problèmes sociaux peuvent renouveler l’intervention sociale ? Cette communication s’appuiera sur les travaux de recherche en cours des présentateurs. Nous reviendrons également sur les différents échanges et ateliers de travail développés dans le cadre d’une entente entre le CSSS Jeanne-Mance et l’Université de Barcelone réunissant chercheurs, travailleurs/organisateurs communautaires et gestionnaires des deux pays.
Dominic FOISY
Université du Québec en Outaouais
Jeudi 2 juillet - 9h00
Développer la capacité d’agir et de participer des citoyens et des communautés en situation d’exclusion sociale par une intervention de proximité: le cas des Maisons de quartier en Outaouais.
Avec la mission spécifique de stimuler la participation citoyenne de personnes vivant au sein de quartiers vulnérables, les maisons de quartier de l’Outaouais réussissent avec succès à mobiliser des citoyens en marge des mécanismes de participation citoyenne habituels. Comment expliquer leur succès ? Notre communication vise à présenter les résultats d’une recherche misant sur la théorie enracinée qui a permis de dégager un modèle de trajectoires de participation décrivant et expliquant la construction de la capacité de participer de personnes et communautés en situation d’exclusion sociale. Nos données de recherche proviennent d’une série d’activités d’observation participantes s’étant déroulées sur une période d’une année dans trois maisons de quartiers de l’Outaouais ainsi que de 20 entrevues semi-dirigées. Le modèle de trajectoires de participation qui se dégage de notre recherche repose sur l’interaction d’une offre d’activités permettant la participation, que nous avons définie comme des dispositifs internes de participation, et d’un travail concomitant sur les conditions de participation, que nous avons définies comme des dispositions à la participation. En considérant et comprenant l’interaction dynamique des dispositifs de participation et des dispositions à la participation, nous sommes en mesure d’observer la transformation, voir la conjugaison, des statuts des résidants, ou le sens de leur présence, au sein des maisons de quartiers. Ainsi, nous constatons que l’action des maisons de quartier permet à des citoyens de dépasser le statut de « client » pour accéder à ceux de « participant » ou de « citoyen engagé ». Les résultats de notre recherche nourrissent la réflexion sur la transformation de la pratique du travail social à différents égards. Ils démontrent notamment la centralité des questions de la sociabilité et du lien social, mais également l’importance de considérer l’amélioration des conditions matérielles immédiates de vie des citoyens afin de stimuler leur engagement civique. Enfin, nous aborderons également des thèmes comme la proximité territoriale et sociale, l’éthique, la posture théorique des intervenants en maisons de quartier, le renouvellement du militantisme professionnel et citoyen, etc.
Myrte MONSENY-MARTINEZ, Judit FONT REDOLAT & Anna PLANAS
Universitat de Girona
Jeudi 2 juillet - 9h20
L’empowerment des jeunes. La vision des professionnels, des universitaires et des responsables de jeunesse en Catalogne.
Dans le scénario actuel de crise, les jeunes sont l'un des collectifs les plus touchés. C’est pour cette raison qu’ils méritent une attention particulière et les investissements nécessaires à la fois dans le domaine de la recherche et l'innovation comme dans les politiques d’action sociale et éducative qui leur sont destinées. En Espagne, les politiques d'austérité se sont imposées et l’impératif de préserver l’équilibre des finances publiques devient la nouvelle consigne tout en infligeant une coupe sans précédent dans les prestations sociales. Le manque actuel de ressources questionne la solidité des services pour la jeunesse. Il faut réfléchir à nouveau à ce que devrait être la stratégie pour les politiques publiques pour la jeunesse dans ce contexte. Qui devraient-elles favoriser ? En même temps, les changements sociaux de ces dernières années ont privilégié la croissance de l'empowerment comme un paradigme des théories du développement, étant l'un des objectifs dans différents types de programmes. D'un autre côté, la jeunesse moderne se construit comme une double épreuve, c'est une conquête d'autonomie en même temps qu’un investissement dans une longue compétition qui permet d'acquérir progressivement un statut d'adulte. Au coeur de ce dilemme, on doit relier théorie et pratique, afin de guider la praxis socio-éducative. En fonction de la façon dont il peut être construit, ce discours peut devenir incapacitant ou renforcer le potentiel des politiques de jeunesse dans une direction ou une autre. Sur la base de ces prémisses, cette communication veut présenter une recherche commencée en 2014* dans l’idée d’analyser les mécanismes et les processus impliqués dans l'empowerment des jeunes, et de formuler des propositions et des orientations socio-éducatives et politiques qui le faciliteraient et l'amélioreraient. Cette communication présente les premiers résultats sur la perception de la notion d’empowerment des différents agents - parmi lesquels professeurs, professionnels et jeunes référents de la vie associative - qui ont été recueillis au moyen d’un questionnaire qui utilise le programme DTMVic.
* Proyecto Hebe. El empoderamiento de los jóvenes: análisis de los momentos, espacios y procesos que contribuyen al empoderamiento juvenil. (EDU2013-42979-R). MINECO, Programa Estatal de I+D+I Retos de la Sociedad. Coordinateur de la recherche: Pere Soler. Chercheurs: Xavier Úcar, Pilar Pineda, Héctor Núñez, Íngrid Agud (UAB), Asun Llena, Ana Novella, Jaume Trilla, Pilar Heras, Carles Vila (UB), Anna Planas, Myrte Monseny, Narcís Turon, Judit Font, Sónia Páez, Feliu Fusté (UdG), Manel Jiménez, Alan Salvadó (UPF)
Annie DEVAULT
Université du Québec en Outaouais
Jeudi 2 juillet - 9h40
L’approche participative auprès de pères en contexte de protection de l’enfance : une utopie ?
L’approche participative se base sur les principes de l’empowerment. Selon Lacharité (2009), la mise en place de cette approche avec les familles exige l’établissement d’un langage commun entre les parents et les intervenants et la participation active des parents à la détermination des besoins et des interventions. Comment ces principes se déploient-ils lorsque l’interlocuteur est un père et que l’intervenant agit en contexte d’autorité ? Après avoir situé les enjeux spécifiques relatifs à la masculinité dans un contexte de protection de la jeunesse et aux contraintes qui y sont reliées, nous nous intéresserons de manière plus spécifique aux dimensions associées aux liens pères-intervenants. La présentation se base sur une étude qualitative conduite auprès de 16 pères recevant les services d’un Centre jeunesse. Les entretiens menés auprès des pères portent sur leur expérience d’interactions avec les intervenants. Notre recherche indique que l’établissement d’un langage commun entre un père et un intervenant demande que le père se sente reconnu par les intervenants et que lui-même soit en mesure d’émettre un certain nombre de signaux en direction de l’intervenant pour que l’approche participative soit favorisée. Spécifiquement, la communication s’intéressera, du point de vue du père, à la réception de signaux en provenance de l’intervenant qui lui indiquent entre autres qu’il est écouté, qu’il a de la crédibilité, qu’il est respecté. Les analyses indiquent également que la collaboration est facilitée lorsque le père émet des signaux qui indiquent qu’il est ouvert à participer aux démarches d’intervention. La discussion permettra d’examiner dans quelles conditions les institutions sont « prêtes à écouter la voix des acteurs faibles » (Payet & Laforgue, 2008, p.10). Elle portera sur l’importance de la prise de parole des pères et sur la légitimité de cette parole dans un contexte d’autorité. Elle suggérera des moyens de faciliter l’approche participative en intervention.
François MAYOR & Frédérique ROCA
Institut régional du travail social de Perpignan (IRTS)
Jeudi 2 juillet - 10h40
Hier, demain : Quel référentiel de formation pour les travailleurs sociaux ?
Projet, distance, posture professionnelle…voilà les premiers mots qui jaillissent de la bouche des futurs travailleurs sociaux lorsqu’on les interroge sur le métier qu’ils s’apprêtent à exercer. Depuis son origine, le travail social a connu de profondes mutations en miroir de l’évolution de nos sociétés occidentales. Né d’une base de charité religieuse et d’un principe de solidarité, le travail social s’est progressivement transformé incluant dans ses fondamentaux des dimensions techniques de plus en plus importantes, articulées autour de savoir-faire et compétences. C’est l’expression de cette dimension technique que l’on retrouve dans le discours des futurs travailleurs sociaux. Et dans ce discours, la question des savoir être, les notions d’engagement, de relation ou de rencontre semblent singulièrement absentes. … Alors comment former de futurs travailleurs sociaux, les engager dans la construction d’une identité professionnelle, sans s’interroger sur cette évolution ? Selon Gentili, l’identité professionnelle est avant tout une identité sociale ancrée dans une profession. Elle est le produit d’une incorporation de savoirs professionnels. Elle constitue donc une socialisation secondaire. » (Gentili F., 2005, p.17). Si la socialisation est l’acquisition de normes, valeurs et rôles, qu’en est-il aujourd’hui des savoir-être à l’intérieur de ce processus ? Y a-t-il urgence et importance à les valoriser dans la formation des travailleurs sociaux ? De notre place de formateurs, nous partageons différents constats : - changement des motivations et parcours à l’entrée en formation, - évolution des cadres et contenus de formation, - évolution des relations aux terrains professionnels, - interrogations des travailleurs sociaux sur les nouvelles générations. Nous souhaitons aujourd’hui témoigner de ces constats et engager une réflexion plus aboutie afin de mieux cerner les enjeux de ces questions et identifier les pistes à explorer pour demain continuer à former des travailleurs sociaux modernes, mais qui ne soient pas seulement des « techniciens » du travail social.
Christiane GUAY
Université du Québec en Outaouais
Jeudi 2 juillet - 11h00
Les choix réflexifs et pragmatiques des intervenants sociaux autochtones.
Le renouvellement des pratiques d’intervention sociales au sein des communautés autochtones est un défi de taille pour la discipline du travail social et suppose, d’abord et avant tout, de se questionner sur la place à donner aux savoirs autochtones et aux nouvelles avenues possibles pour le développement de la connaissance. Or, les principales perspectives théoriques sur lesquelles se fondent les stratégies d’institutionnalisation du savoir autochtone en travail social ont plutôt tendance à occulter les capacités intrinsèques des Autochtones à innover ou à aménager, au quotidien, des modes d’intervention sociale qui sont plus compatibles avec leur mode de vie, leur culture et leur vision du monde. Pourtant, l’action de ces intervenants s’inscrit dans une volonté de participer activement aux transformations sociales qui s’opèrent dans leur société. Pour saisir toute la complexité qui se donne à voir au sein des communautés autochtones, il ne faut pas se contenter d’insister sur les relations de pouvoir ou la manière dont la société dominante marginalise ou opprime les groupes minoritaires, il faut aussi explorer et théoriser ses processus de transformation et d’affirmation identitaire. Pour y arriver, un basculement théorique et épistémologique s’impose. En rendant compte d’une recherche réalisée auprès d’intervenants sociaux innus de la communauté d’Uashat mak Mani-Utenam (petite communauté autochtone du nord du Québec), notre contribution à cette conférence illustrera en quoi une posture de recherche compréhensive, fondée sur une perspective constructiviste, permet d’accéder aux formes contemporaines que prend la pratique d’intervention sociale lorsque cette dernière est portée par des Autochtones dans un milieu autochtone. Loin d’être le simple reflet de la pratique du travail social conventionnel, et sans pour autant être enfermée dans la tradition, la pratique des intervenants innus est plutôt le résultat de choix réflexifs et pragmatiques basés principalement sur des connaissances tacites et des valeurs innues.
Université du Québec en Outaouais
Jeudi 2 juillet - 11h00
Les choix réflexifs et pragmatiques des intervenants sociaux autochtones.
Le renouvellement des pratiques d’intervention sociales au sein des communautés autochtones est un défi de taille pour la discipline du travail social et suppose, d’abord et avant tout, de se questionner sur la place à donner aux savoirs autochtones et aux nouvelles avenues possibles pour le développement de la connaissance. Or, les principales perspectives théoriques sur lesquelles se fondent les stratégies d’institutionnalisation du savoir autochtone en travail social ont plutôt tendance à occulter les capacités intrinsèques des Autochtones à innover ou à aménager, au quotidien, des modes d’intervention sociale qui sont plus compatibles avec leur mode de vie, leur culture et leur vision du monde. Pourtant, l’action de ces intervenants s’inscrit dans une volonté de participer activement aux transformations sociales qui s’opèrent dans leur société. Pour saisir toute la complexité qui se donne à voir au sein des communautés autochtones, il ne faut pas se contenter d’insister sur les relations de pouvoir ou la manière dont la société dominante marginalise ou opprime les groupes minoritaires, il faut aussi explorer et théoriser ses processus de transformation et d’affirmation identitaire. Pour y arriver, un basculement théorique et épistémologique s’impose. En rendant compte d’une recherche réalisée auprès d’intervenants sociaux innus de la communauté d’Uashat mak Mani-Utenam (petite communauté autochtone du nord du Québec), notre contribution à cette conférence illustrera en quoi une posture de recherche compréhensive, fondée sur une perspective constructiviste, permet d’accéder aux formes contemporaines que prend la pratique d’intervention sociale lorsque cette dernière est portée par des Autochtones dans un milieu autochtone. Loin d’être le simple reflet de la pratique du travail social conventionnel, et sans pour autant être enfermée dans la tradition, la pratique des intervenants innus est plutôt le résultat de choix réflexifs et pragmatiques basés principalement sur des connaissances tacites et des valeurs innues.
Kheira BELHADJ-ZIANE
Université du Québec en Outaouais
Jeudi 2 juillet - 11h20
Intégrer la médiation culturelle aux pratiques d’intervention sociale : vers un renouvellement du paradigme d’accompagnement en travail social.
Identifiée comme une stratégie d’action culturelle à vocation sociale, la médiation culturelle mise sur le pouvoir des arts et de la culture dans leur propension à apporter du changement dans la vie sociale des personnes (Belhadj-ziane, Allaire et Morin, 2015; Caune, 2006; Fontan et Quintas, 2007; Jacob et Bélanger, 2014). Cette stratégie d’action consiste à « créer des ponts entre l’art, la culture et les citoyens » (Lafortune, 2012, p. 21), notamment les plus démunis, dans une perspective horizontale de participation à la vie sociale et culturelle de la collectivité. Il s’agit alors de mettre en œuvre un processus d’accompagnement des citoyens vers des activités ou des projets culturels et artistiques en tant que collaborateurs, spectateurs ou co-créateurs (Fourcade, 2014). Ce processus amène les citoyens à vivre une expérience culturelle souvent inédite leur permettant de prendre conscience de leur potentiel, de se rendre visible et de s’exprimer dans l’espace public, et de développer des aspirations au changement (Belhadj-ziane et al., 2015). Néanmoins, cette démarche n’est pas sans défis. Une récente étude (Belhadj-ziane et al., 2015), montre que lorsqu’elle est appliquée dans le champ spécifique des pratiques du travail social, la médiation culturelle se présente comme un outil complexe à mettre en œuvre car elle constitue une manière inhabituelle de penser et de faire de l’intervention sociale. Le processus d’accompagnement constitue la clé de voute de cette complexité en ce qu’il questionne et dépasse la relation dialogique classique « distance/proximité ». À travers cette communication, nous présenterons les résultats d’une recherche évaluative concernant une expérience menée par l’association Cultures du cœur en Estrie visant à intégrer la médiation culturelle aux pratiques des travailleurs sociaux, puis nous apporterons des pistes de réflexion afin de mettre en lumière en quoi cette pratique d’intervention contient le potentiel de renouveler le paradigme d’accompagnement en travail social.
Université du Québec en Outaouais
Jeudi 2 juillet - 11h20
Intégrer la médiation culturelle aux pratiques d’intervention sociale : vers un renouvellement du paradigme d’accompagnement en travail social.
Identifiée comme une stratégie d’action culturelle à vocation sociale, la médiation culturelle mise sur le pouvoir des arts et de la culture dans leur propension à apporter du changement dans la vie sociale des personnes (Belhadj-ziane, Allaire et Morin, 2015; Caune, 2006; Fontan et Quintas, 2007; Jacob et Bélanger, 2014). Cette stratégie d’action consiste à « créer des ponts entre l’art, la culture et les citoyens » (Lafortune, 2012, p. 21), notamment les plus démunis, dans une perspective horizontale de participation à la vie sociale et culturelle de la collectivité. Il s’agit alors de mettre en œuvre un processus d’accompagnement des citoyens vers des activités ou des projets culturels et artistiques en tant que collaborateurs, spectateurs ou co-créateurs (Fourcade, 2014). Ce processus amène les citoyens à vivre une expérience culturelle souvent inédite leur permettant de prendre conscience de leur potentiel, de se rendre visible et de s’exprimer dans l’espace public, et de développer des aspirations au changement (Belhadj-ziane et al., 2015). Néanmoins, cette démarche n’est pas sans défis. Une récente étude (Belhadj-ziane et al., 2015), montre que lorsqu’elle est appliquée dans le champ spécifique des pratiques du travail social, la médiation culturelle se présente comme un outil complexe à mettre en œuvre car elle constitue une manière inhabituelle de penser et de faire de l’intervention sociale. Le processus d’accompagnement constitue la clé de voute de cette complexité en ce qu’il questionne et dépasse la relation dialogique classique « distance/proximité ». À travers cette communication, nous présenterons les résultats d’une recherche évaluative concernant une expérience menée par l’association Cultures du cœur en Estrie visant à intégrer la médiation culturelle aux pratiques des travailleurs sociaux, puis nous apporterons des pistes de réflexion afin de mettre en lumière en quoi cette pratique d’intervention contient le potentiel de renouveler le paradigme d’accompagnement en travail social.
Brigitte BALDELLI
Institut régional du travail social de Perpignan - Université de Perpignan - CORHIS
Jeudi 2 juillet - 11h40
La recherche en milieu professionnel : les représentations des directeurs et des responsables de l’action sociale pour aller vers le renouvellement des postures professionnelles et scientifiques.
Cette communication vise à apporter des connaissances sur les relations entre le monde institutionnel du travail social et la recherche appliquée en sciences sociales. La mondialisation, l’européanisation, la régionalisation sont autant de processus qui viennent bousculer les structures de production des savoirs et celles de l’action sociale en permettant toutes sortes de circulations, de franchissements de frontières, d’innovations mais aussi de résistances. En ce qui concerne le monde professionnel de l’intervention sociale, les mutations à l’œuvre telles que la chalandisation, le New Management Public, (Chauviére, 2007), l’incitation à la participation de tous et au travail en réseaux (loi 2002, 2005, 2007), l’ universitarisation des diplômes d’Etat (Accord de Bologne), et la professionnalisation des diplômes universitaires en sociologie (Piriou, 2008), renforcent le besoin de produire par la recherche des nouvelles connaissances, des analyses, des prospectives et des accompagnements au changement. En France, depuis la création des écoles en travail social, la sociologie et le travail social ont entretenu des relations ambigües faites d’attirance et de répulsion. La théorie du travail social s’inscrit dans la démarche des sciences sociales, y puise ces outils pour connaitre les individus et les groupes mais a toujours tenu à distance les disciplines dominantes, tout en les désirant (Dubechot, 2005). La sociologie quant à elle a longtemps dédaigné le rapport à l’action. Aujourd’hui en tant qu’observateurs participants à une instance plurinstitutionnelle, pluriprofessionnelle, pluridisplinaire qu’est le Conseil de Perfectionnement d’un Master en sociologie nous relevons des interrogations sur les représentations des opérateurs décisionnels (directeurs généraux, directeurs et Présidents) vis-à-vis de la production de connaissances concernant leur secteur. Quelles sont donc les représentations de ces acteurs plutôt formés à la gestion et au management vis-à-vis des productions universitaires appliquées à leur champ d’action ? Quelles définitions de la recherche et quelles places pour des sociologues praticiens dans les organisations ? Au travers de ces questions nous cherchons à savoir comment les dirigeants des associations et des services d’Etat pensent les transformations des organisations et des pratiques et construisent des innovations ? La boucle récursive entretenue par les représentations et les pratiques (Abric, 2011), montre la nécessité de clarifier tout autant les connaissances que les imaginaires. Dans le contexte d’un monde social (Becker, 2006) en mutation l’interconnaissance des acteurs (opérateurs décisionnels, chercheurs) est la condition minimale de l’établissement de relations de confiance au sens d’A. Giddens (1994) (confiance dans un fonctionnement) pour envisager de co-construire un renouvellement des postures professionnelles et scientifiques.